Le Gabon joue la carte de la réciprocité.

Suite à l'expulsion de gabonais du territoire français et notamment d'un étudiant de 32 ans marié et père d'une petite fille de quatre ans de nationalité française, le gouvernement de Libreville a mis en garde Paris contre une éventuelle réciprocité. Gabon critique la politique d'expulsion des immigrés gabonais et exprime son regret de voir ainsi un traité signé entre les deux pays de 1960 bafoué. Les raisons de ses expulsions apparaissent injustifiées aux yeux du gouvernement gabonais. Ainsi, le jeune dont je parlais tout à l'heure a été expulsé pour manque de résultats scolaires. On se demande bien qui a pu juger du travail de l'étudiant : les services de l'immigration ? En sont-ils capables ?

Quoiqu'il en soit, les menaces gabonaises sont prises au sérieux et il y a de quoi puisque 10000 français sont actuellement dans ce pays et 1000 d'entre eux pourraient être ainsi reconduits à la frontière. Un camouflet pour le gouvernement française mais pas seulement. Le groupe TOTAL fortement implanté dans cette région s'inquiète de l'expulsion possible de certains de ses salariés. 

Par ailleurs, l'idée pourrait faire des émules dans d'autres pays africains bien décidés à ne pas voir leurs ressortissants traités de cette manière. Si d'autres pays décidaient de fermer leurs frontières aux travailleurs français, c'est une partie de l'économie française qui serait en péril. Cela serait d'autant plus regrettable qu'il est essentiel pour la France de se repositionner sur ce marché porteur.

Le dicton ne dit-il pas : "Qui sème le vent, récolte la tempête" ? En tout cas, l'arroseur est définitivement trempé.