ADN contre visa ?
La polémique sur le projet de loi sur l'immigration fait rage
18/09/2007-11h25 - Valérie Peiffer - © Le Point.fr
Pour leur rentrée, les députés vont examiner mardi et mercredi le projet de loi sur "la maîtrise de l’immigration, l’intégration et l’asile", présenté par Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement. Ce texte, qui comprend 18 articles visant à durcir les conditions du regroupement familial, promet des débats orageux. Surtout depuis l’adoption en commission des lois de l’amendement du rapporteur Thierry Mariani. Ce dernier autorise l’utilisation de tests ADN dans certains cas de regroupement familial.
A gauche, les députés dénoncent le caractère éminemment politique de ce texte qui instaure des tests de langue pour les candidats au regroupement familial et crée un contrat d’intégration " famille". "La droite a déjà mis en place le contrat d’immigration en juillet 2006 , explique George Pau-Langevin, députée de Paris en charge de ce dossier dans le groupe PS à l’Assemblée. Le gouvernement a les outils pour endiguer l’immigration et les mariages qu’il juge irréguliers." Mais les plus vives critiques concernent l’amendement Mariani. "Avec ces tests ADN, tous les immigrés deviennent des suspects", lance Benoît Hamon, le nouveau porte-parole du PS.
A droite aussi, certaines voix s’élèvent pour contester l’amendement ADN. Les députés UMP Etienne Pinte et François Goulard ont été les premiers, la semaine dernière, à s’insurger contre cette démarche. Au sein même du gouvernement, Bernard Kouchner et Fadela Amara ont exprimé des réserves sur ces tests. Pour le président du groupe UMP, Jean-François Copé , "c’est un sujet difficile, qui ne doit pas être tabou ! L’amendement Mariani a le mérite d’être pragmatique. Il vise à permettre aux candidats au regroupement familial de faciliter et d’accélérer leur identification".
La droite parlementaire croit-elle que la filiation se fait unqiement sur le sang ? C'est une première question que je me pose. L'enfant chéri est-il celui que l'on élève ou celui que l'on engendre ? C'est une vision, il me semble très archaïque de la notion de paternité. C'est mon premier reproche à cet amendement.
Deuxième reproche : quel utilité pour ce test ADN ? On nous dit qu'il est là pour éviter les fraudes. Comme s'il était plus dur de falsifier un test ADN qu'un état civil !
Troisième reproche : il s'agit d'un fichage des êtres humains inacceptables pour le pays symbole des Droits de l'Homme.
Dernier reproche : l'hypocrisie de l'UMP qui déclare que cela sera fait sur le volontariat. Mais qui doute que celui qui effectuera ce test sera avantagé. Hypocrisie aussi quand on déclare que le test sera remboursé en cas de filiation confirmée. Mais qui peut avancer l'argent d'un test de paternité dans les pays d'Afrique noire ? Le test ADN est donc un nouvel outil de sélection naturelle ! Et quid, peut-être, des personnes déçues par un test qu'il croyait évident. Après avoir détruit leur vie, que fera l'Etat français ? Hypocrisie enfin quand on va accepter sur le sol français un père de famille et refuser ses enfants !
A gauche, les députés dénoncent le caractère éminemment politique de ce texte qui instaure des tests de langue pour les candidats au regroupement familial et crée un contrat d’intégration " famille". "La droite a déjà mis en place le contrat d’immigration en juillet 2006 , explique George Pau-Langevin, députée de Paris en charge de ce dossier dans le groupe PS à l’Assemblée. Le gouvernement a les outils pour endiguer l’immigration et les mariages qu’il juge irréguliers." Mais les plus vives critiques concernent l’amendement Mariani. "Avec ces tests ADN, tous les immigrés deviennent des suspects", lance Benoît Hamon, le nouveau porte-parole du PS.
A droite aussi, certaines voix s’élèvent pour contester l’amendement ADN. Les députés UMP Etienne Pinte et François Goulard ont été les premiers, la semaine dernière, à s’insurger contre cette démarche. Au sein même du gouvernement, Bernard Kouchner et Fadela Amara ont exprimé des réserves sur ces tests. Pour le président du groupe UMP, Jean-François Copé , "c’est un sujet difficile, qui ne doit pas être tabou ! L’amendement Mariani a le mérite d’être pragmatique. Il vise à permettre aux candidats au regroupement familial de faciliter et d’accélérer leur identification".
La droite parlementaire croit-elle que la filiation se fait unqiement sur le sang ? C'est une première question que je me pose. L'enfant chéri est-il celui que l'on élève ou celui que l'on engendre ? C'est une vision, il me semble très archaïque de la notion de paternité. C'est mon premier reproche à cet amendement.
Deuxième reproche : quel utilité pour ce test ADN ? On nous dit qu'il est là pour éviter les fraudes. Comme s'il était plus dur de falsifier un test ADN qu'un état civil !
Troisième reproche : il s'agit d'un fichage des êtres humains inacceptables pour le pays symbole des Droits de l'Homme.
Dernier reproche : l'hypocrisie de l'UMP qui déclare que cela sera fait sur le volontariat. Mais qui doute que celui qui effectuera ce test sera avantagé. Hypocrisie aussi quand on déclare que le test sera remboursé en cas de filiation confirmée. Mais qui peut avancer l'argent d'un test de paternité dans les pays d'Afrique noire ? Le test ADN est donc un nouvel outil de sélection naturelle ! Et quid, peut-être, des personnes déçues par un test qu'il croyait évident. Après avoir détruit leur vie, que fera l'Etat français ? Hypocrisie enfin quand on va accepter sur le sol français un père de famille et refuser ses enfants !